La cuisine française et ses clichés

Le Plus grand buffet du Monde mettait à l’honneur douze régions françaises en ce soir du 28 octobre à Nantes. Le but ? Battre le précédent record dans le Salon XXL du Parc des Expositions de La Beaujoire. Cela ne s’invente pas. Chaque participant proposait de goûter ses saveurs, quitte à verser dans les clichés. Reportage.

 Plats sucrés sur la table d'un buffet. Crédit photo : cc Jérôme.

Plats sucrés sur la table d’un buffet. Crédit photo : cc Jérôme.

« La cuisine, c’est quand les choses ont le goût de ce qu’elles sont. » déclarait le gastronome français Curnonsky – de son vrai nom Maurice Edmond Sailland – dans un aphorisme. Si vous pensez manger un beignet de crevette, c’est peut-être en fait un beignet d’escargot. Parfaitement adapté au cliché, Le Plus grand buffet du Monde est un rassemblement de la cuisine classique, mais qui n’est pas forcément une cuisine de tous les jours. Tout le monde ne cuisine pas des encornets chez soi, ou encore de la terrine d’escargot.

Entre clichés et découvertes

Ils viennent de tous les terroirs de France, avec comme ambition de battre le record de la plus grande tablée culinaire, réalisée auparavant à Paris sur une longueur de 416m. Cette fois, le record est donc bien battu avec 502m de buffet. À partir de 19h, tout le monde est invité autour de la grande table une fois les mesures effectuées. Une dégustation unique est donc au programme ! Douze régions françaises sont à l’honneur en ce lundi 28 octobre.

Entre clichés et découvertes, 150 chefs cuisiniers partagent leur cuisine, ainsi qu’un grand nombre de confréries, de viticulteurs, de producteurs et de journalistes qui sont présents ce jour-là. Une des participantes à cette cantine améliorée, Michelle*, originaire du Sud-Ouest (Tarn), explique pourquoi elle est venue : « L’intérêt pour moi de participer est de se faire reconnaître, de montrer aux gens que l’on travaille avec des produits frais, que tout est réalisé par nos soins et, pour finir, de montrer que c’est un plaisir de venir à cet événement. » Elle confie également que « sa cuisine n’est pas inspirée d’autres cuisines du monde » malgré une pratique personnelle de près d’un demi-siècle.

Les personnes sont réunies ce soir-là afin de goûter les différentes saveurs de chaque terroir français. Une certaine Sandrine* nous donne son sentiment, très consensuel, « Ça nous fait plaisir, on peut découvrir des cuisines différentes de certaines régions et on trouve ça vraiment sympathique ! » L’exercice lui a donc plu « C’est vraiment agréable » mais peut-elle deviner la saveur de tel terroir à chaque bouchée au cours de sa soirée ? « C’est difficile de savoir lorsqu’on ne connait pas toute les spécialités des régions. »

Cette lointaine cuisine étrangère

Parler de la cuisine française est intéressant et renvoie donc à des poncifs, mais qu’en est-il, encore une fois, de la cuisine étrangère ? Sandrine* confie qu’elle n’est pas forcément attirée par la cuisine d’ailleurs : « on n’ose pas trop goûter ! » Cette cuisine n’est pas forcément du goût de tout le monde et n’attire que les plus curieux. Absente ce soir-là au parc des expositions, elle n’avait pas sa place dans les assiettes des convives.

La cuisine étrangère n’attire donc pas les invités. Peut-être à cause des épices que l’on peut trouver dans certains plats, ou alors par peur de goûter quelque chose de différent, d’inconnu. Les participants qui viennent à un événement labellisé «  cuisine française » sont peut-être plus réticents que d’autres personnes à aller goûter cette altérité culinaire. D’une certaine façon l’événement a répondu aux attentes des personnes présentes, puisqu’on leur avait promis de déguster les meilleurs plats issus de la cuisine française et de ses terroirs.

*Les noms cités dans l’article ont été changés.

Par Clémentine Giraux et Marine Havard du lycée Nicolas Appert à Orvault. Crédit photo : cc Jérôme

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