Magali Arnaud, une jeune femme créative

Interview. Magali Arnaud a travaillé comme professeure d’arts plastiques pendant onze ans au collège Ernest Renan à Saint-Herblain. Nous l’avons interviewée.

Magali Arnaud est plasticienne tout en étant aussi professeure d’arts plastiques au collège Saint-Exupéry à Savenay depuis cinq ans. Elle nous a expliqué l’un des projets qu’elle a mené en arts plastiques, sur les cultures urbaines.

Elvina : En quelle année êtes-vous arrivée au collège Ernest Renan ? Et quand êtes-vous partie?

Mme Arnaud : J’ai dû arriver en 2000 : je suis restée 11 ans ici.

Elvina : Pourquoi avez-vous choisi ce métier?

Mme Arnaud : J’adore les arts plastiques et j’aime transmettre (…).

Elvina : Exercez-vous un autre métier ?

Nassima : Lequel ?

Mme Arnaud : Je suis professeure à temps partiel et plasticienne sur d’autres temps de travail.

Mme Gourier : C’est quoi plasticienne exactement ?

Mme Arnaud : Plasticienne, [cela veut dire que] je fabrique des vêtements-sculpture que je montre sous forme de défilés.

créations Magali Arnaud

Les vêtements-sculpture de Magali Arnaud – Crédit photo : Christophe Arnold

Nassima : Avez-vous monté des grands projets au collège Ernest Renan ?

Mme Arnaud : Dans ce collège, il y a une très bonne dynamique au niveau projet avec une équipe de professeurs et de direction, qui a sûrement changé depuis (…). Le plus gros projet qui existait quand je suis partie s’appelait les Ernest’in. Je ne sais pas si ça existe toujours, mais c’était un temps très fort où on pouvait justement mettre en valeur tous les projets qui sont faits ici depuis longtemps mais que l’on ne voyait pas toujours très bien. La création de ces journées Ernest’in permettait à tout moment de profiter de ce qui se faisait dans l’établissement, que ce soit en musique, en E.P.S., en anglais, dans toutes les matières… et en arts plastiques !

Nassima : Quel projet avez-vous le plus apprécié ?

Mme Arnaud : J’avais bien aimé le projet sur les cultures urbaines que l’on avait organisé entre profs de lettres, E.P.S. et arts plastiques au sein de l’établissement, et qui a permis aux élèves de sortir de l’établissement puisqu’on avait aussi travaillé en partenariat avec le Musée des Beaux-Arts de Nantes.

Nassima : Pouvez-vous nous expliquer le projet qui a mené au graff qui se trouve près du portail du collège ?

Mme Arnaud : Ce projet s’intégrait dans le cadre des « Ernest’in » (…) il y a une petite dizaine d’années, avec des élèves de votre âge (4ème). (…) Nantes est une ville très dynamique au niveau des cultures urbaines. En février il y a Hip Opsession avec des battles etc… sur Nantes. En E.P.S., les élèves avaient travaillé sur des chorégraphies de hip-hop.

En lettres les élèves avaient écrit des textes sur du slam. Un slameur professionnel était venu pour initier les élèves à la diction de leur texte parce que ça n’est pas forcément évident de dire un texte de slam, c’est de la poésie qu’il faut mettre en son.

Samuel (au premier plan), Musique Assistée par Ordinateur, et JM (à l'arrière plan), atelier d'écriture, de l'association Kontrat-Dixion. - Crédit photo : Brigitte Ayrault

Samuel (au premier plan), Musique Assistée par Ordinateur, et JM (à l’arrière plan), atelier d’écriture, de l’association Kontrat-Dixion. – Crédit photo : Brigitte Ayrault

Et en arts plastiques, les élèves avaient fait le graffiti avec J.C., qui fait partie du collectif de graffeurs nantais « 100 pression » basé à Pol’N, rue des Olivettes, et Julien Breton, un calligraphe nantais qui fait du light-graff, était intervenu également pour faire une initiation au light-graff avec les élèves.

C’était un temps très fort. Et ensuite avec le Musée des Beaux-Arts les élèves avaient travaillé avec la professeure de lettres (…) sur l’analyse des tableaux de la salle 1900 : les élèves avaient aussi écrit des textes de slam et nous avons convié deux autres collèges. De mémoire, il y avait le collège de Malakoff, et puis un troisième, je ne sais plus lequel. Il y avait eu un battle de slams [que j’ai] organisé le soir de la Nuit des Musées au Musée des Beaux-Arts orchestré par un professionnel du slam qui s’appelle Patricio Rojas, qui vient d’Amérique du Sud. (…)

Mme Gourier : Et qui étaient les professeures qui ont participé avec vous ?

Mme Arnaud : En lettres, c’était Mme Ayrault et en E.P.S., Mme Rossard et Mme Renou.

Photo : Carole Castex.

Crédit photo : Carole Castex.

Mme Gourier : Est-ce que vous vous souvenez de ce qui est écrit dans le graffiti ?

Le graffiti réalisé au collège Ernest Renan. Crédit photo : Cécile Rossard

En 2008, le graffiti réalisé au collège Ernest Renan. Photo : Cécile Rossard

Mme Arnaud : Oui, je m’en souviens : ça avait été décidé avec le Principal de l’époque, qui était M. Sapin, et le graffeur. Le mot choisi – je peux le divulguer ? – c’est le mot « savoir ». (…) Il n’était pas facile à lire déjà à l’époque, et la peinture s’est un peu dégradée, donc peut-être que c’est encore un petit peu plus difficile à déchiffrer.

Le graffiti actuellement dans la cour du collège Ernest Renan - Crédit photo : Sandrine Gourier

Le graffiti actuellement dans la cour du collège Ernest Renan – Crédit photo : Sandrine Gourier

Nassima : Avez-vous des conseils à donner aux élèves actuellement pour réussir leur parcours professionnel ?

Mme Arnaud : (Elle hésite)…Ça n’est pas facile (…) La plus grosse partie du travail se fait en classe en général : quand on écoute et qu’on participe bien, on a 50% de travail fait en classe quand on n’a pas toujours l’envie ou le temps de travailler à la maison. Je sais que ce n’est pas forcément facile (…) , c’est important de le faire. (…) Les adultes sont là pour vous faire travailler, il faut s’appuyer sur eux et avoir confiance en eux : c’est un travail d’équipe, je dirais. Ensuite c’est bien d’avoir (…) des activités qui vous plaisent et de s’épanouir aussi dans ce qu’on fait, (…) en plus au collège Ernest Renan je sais qu’il y a beaucoup de choses qui sont proposées, donc essayez de trouver quelque chose qui vous plaît (…). Et peut-être de développer ça à l’extérieur du collège et de ne pas cloisonner les choses.

Nous avons trouvé que Magali Arnaud est une jeune femme très sympathique et créative. Ses défilés nous permettent de découvrir ses œuvres d’art. Nous avons pu assister à l’un de ses défilés le samedi 25 mars 2017 à la Maison de quartier des Dervallières. Ses robes sont d’une grande originalité et nous emportent dans un monde féerique.

Photo : Chloé Godignon.

Mathilde, Nassima, Elvina et Erina en train d’interviewer Magali Arnaud – Crédit photo : Chloé Godignon