« Mixité à votre écoute » avec Monsieur Maïza

Interview. Quatre élèves de 4ème5 du collège Ernest Renan à Saint-Herblain ont interviewé un ancien élève de leur collège.

M. Samir Maïza est venu le mercredi 1er mars 2017 au collège pour nous raconter ses souvenirs de collégien et les projets qu’il a menés dans l’établissement.

Agathe : On nous a dit que vous avez étudié dans ce collège. Trouvez-vous que ce dernier a changé ?

Samir Maïza : Il y a moins de monde qu’avant. Moi j’ai fait de la 6ème à la 3ème ici et (…) je trouve que ça a pas mal changé ; les bâtiments ont été un peu refaits. A l’époque il n’y avait pas de gros portail, c’était plus accessible, plus agréable. C’est le sentiment que j’ai de l’extérieur, je ne vis pas au collège donc je ne peux pas vous dire ce qui se passe à l’intérieur (…).

Kaïla : Quelle était votre matière préférée ?

Samir Maïza : « Las idiomas » ! Les langues : anglais, espagnol, j’aimais bien ça.

Kaïla : Pourquoi ?

Samir Maïza : Je ne sais pas, j’ai toujours aimé parler des langues étrangères. En anglais, j’avais Mme Rendall-Day ; il y avait des professeurs qui nous donnaient vraiment envie de parler les langues étrangères, c’est pour ça que j’ai vraiment aimé cela.

Djane : Quels professeurs vous ont marqué ?

Samir Maïza : Ohh… il y en a un qui m’a marqué c’est M. Pire, prof de français. (soupir) Il me faisait peur. M. Pire, quand il nous parlait, il était impressionnant. Vous n’avez pas connu M. Phu Thanh ? C’était le C.P.E. avant. Lui aussi il nous faisait peur. (…) M. Phu Thanh était toujours bien habillé, il avait la voix qui portait, donc il était impressionnant. Vraiment j’avais peur de M. Phu Thanh, on avait tous peur de M. Phu Thanh.

Agathe : Avez-vous participé à des projets au collège ?

Samir Maïza : Au collège on a participé à des projets sport. En fait il y avait chaque année une grande course organisée, c’était une espèce de challenge, et chaque classe choisissait des élèves qui devaient participer. Pour la course on choisissait les meilleurs. Il y avait la course, le ping-pong, le volley…C’était super sympa parce que tout le monde jouait le jeu et tous les élèves de la classe participaient en fonction de leurs compétences et en fonction de leurs qualités (…). Vous avez connu M. Frappart ? (…) Il faisait partie de ces gens très actifs au niveau collège. C’est un prof de théâtre et un prof de sport M. Frappart.

Mme Gourier : Il y avait eu dans le collège un projet « Caravane », non ?

Samir Maïza : Oui, le projet « caravane » effectivement… J’ai mené des projets parce qu’en fait j’étais animateur sur le quartier de la Harlière et de la Bernadière et on avait constaté qu’il y avait beaucoup de problèmes entre garçons et filles (…). J’ai donc installé une caravane, et dans cette caravane j’organisais comme vous des interviews, grâce à la participation de Jet FM, et je demandais aux enfants ce qu’ils pensaient de leurs relations entre les filles et les garçons. On avait récolté la parole des élèves, et on en a fait une pièce de théâtre qu’on appelait du théâtre forum. Il y avait une compagnie de théâtre qui s’appelait « Rachel Mademoizelle » à l’époque : c’était une compagnie très sympa. On a fait une pièce de théâtre dans un festival qui s’appelait les Hivernales et du coup les gens venaient à cette pièce de théâtre instinctivement, et pouvaient intervenir dans la pièce de théâtre : c’était une situation entre garçon et fille et à un moment donné la scène s’arrête et les gens participent et donnent la suite de la pièce.

C’était une caravane, graffée par Meyer du collectif « Plus de couleurs », que j’avais installée entre midi et 14 heures : c’était un beau projet, ça s’appelait « Mixité à votre écoute ».

caravane crédit Antoine Sirizzotti

Caravane customisée par Meyer dans le cadre du projet « Mixité à votre écoute ». Crédit photo : Antoine Sirizzotti

Kyllian : Avez-vous fait des études supérieures ? Si oui lesquelles ?

Samir Maïza : Ensuite je suis allé à Camus où j’ai fait seconde, première, terminale. J’ai eu mon Bac ES, et ensuite j’ai fait des études de droit, je suis allé jusqu’en licence. Après j’en avais un peu marre du droit et je suis devenu animateur. J’ai travaillé très très longtemps sur la commune de Saint-Herblain, sur le quartier de la Harlière et de la Bernardière.

Djane : Pouvez-vous nous expliquer votre parcours professionnel ?

Samir Maïza : Comme je disais, je suis sorti avec une licence en droit et j’ai bossé pour l’association qui s’appelait à l’époque « Espace animation », enfin l’OMJ à l’époque. En 98 il y avait ce qu’on appelait les « emplois jeunes » et comme je bossais déjà sur le quartier, les responsables m’ont proposé ces emplois-là. Donc, je suis devenu animateur, et en 2005, j’ai bossé pour une autre association de la ville qui s’appelait « Espace animation ». J’ai passé des diplômes d’animation et j’en fais ma carrière aujourd’hui : je suis responsable jeunesse sur la commune de Vigneux-de-Bretagne.

Agathe : Quels conseils pourriez-vous donner aux élèves pour réussir leur parcours scolaire et professionnel ?

Samir Maïza : Toujours faire confiance aux profs. Ça c’est hyper important (…). Moi, je pars du principe que l’adulte est là exclusivement pour vous aider. C’est pas votre père, c’est pas votre mère mais en tout cas un professeur, un éducateur sportif ou quoi que ce soit est là pour vous renseigner et vous donner des conseils. Et pour moi c’est hyper important de les entendre : après qu’on les accepte ou pas, c’est autre chose. C’est vraiment le conseil que je peux vous donner aujourd’hui.

M. Maïza est une personne qui a le contact facile avec les jeunes. Nous aurions bien aimé être élèves à son époque pour participer au théâtre forum.

Samir Maïza, ancien élève du collège, entouré de Kyllian, Djane, Kaïla et Agathe - Crédit photo : Sandrine Gourier

Samir Maïza, ancien élève du collège, entouré de Kyllian, Djane, Kaïla et Agathe – Crédit photo : Sandrine Gourier