Des ateliers de contribution avec les jeunes des quartiers populaires de la métropole nantaise à la découverte du territoire, du data-journalisme et de la cartographie pour questionner et réinterpréter l’espace public. En produisant une réflexion concertée avec l’Accoord, les Francas et les militants associatifs, Fragil amène l’éducation aux médias dans les quartiers pour prendre part au discours citoyen et mieux comprendre le tournant majeur de notre début de siècle, le tout numérique. L’éducation populaire dans les quartiers populaires, pour bousculer les lignes de représentation et rapprocher les médias des usages quotidiens.

 

D’une envie de contribution bénévole, les jeunes formalisent un parcours en étape au sein duquel ils expérimentent les techniques journalistiques et la pratique artistique numérique pour s’exprimer sur un territoire ; en faisant un pas de côté dans la production d’information et dans les représentations au premier degré du quotidien. Le collectif Fragil souhaite s’intéresser aux modes de vie et à la relation au territoire métropolitain dans les quartiers populaires. En ligne de mire :
. Les restructurations urbaines
.Le repli identitaire favorisé par un contexte de crise économique qui touche particulièrement
ces quartiers
. La richesse du lien social, cependant fragile.

Travailler sur l’histoire et la géographie des quartiers

Une des conséquences de ces constats : la mobilité sur le territoire où certains arrivent, d’autres partent. Entre les deux, Fragil propose de faire le lien et travailler sur l’histoire et la géographie de ces lieux pour ramener à la dimension locale des enjeux qui sont ceux des banlieues au national (cf le rapport 2011 de l’Onzus). Dans une logique ouvrante et ouverte sur la métropole, il s’agit de travailler la réflexion en tant qu’habitant sur son quartier et aussi en tant que non-habitant d’un quartier populaire. Aussi sur l’information donnée par les medias sur ces lieux de vie.

Je produis de la matière journalistique

Autour des savoir-faire qui sont ceux de Fragil (l’édition d’un média, l’accompagnement et la formation dans le domaine de l’éducation aux médias, l’animation d’une réflexion citoyenne par une méthode active), nous souhaitons proposer des ateliers d’écriture, de production et de réflexion pour collecter de la matière sur ces parcours de vie. C’est l’occasion également d’évoquer la représentation des quartiers populaires dans les imaginaires (habitants ou non habitants) à travers la photographie et le dessin. Ces récits de vie permettent de dresser des parcours, des habitudes de consommation et de mobilité intra ou extra quartier qui sont reproduits sur un outil de cartographie. Une introduction à la seconde étape et au datajournalisme.

J’interprète par le data-journalisme

Ensuite, toujours sur des temps ritualisés avec un groupe de contributeurs, nous croisons le regard d’autres professionnels des médias avec ceux des citoyens du quartier et des contributeurs de Fragil pour amener au data-journalisme. Ce data-journalisme est une pratique qui se sédimente dans le traitement de l’information par les professionnels. Elle utilise des données publiques, chiffrées, pour un traitement des tendances géographiques, statistiques et numérique. Cependant, cette technique est encore naissante à Nantes. En outre, les résultats sont parfois complexes à décrypter pour un citoyen lambda. Les chiffres ne suffisent pas, ils nécessitent de savoir les interpréter et donc de passer par des animations autour de ces
questions avec des jeunes des quartiers populaires ainsi que des journalistes ou techniciens qui peuvent apporter des clés de compréhension.

Dépasser la médiatisation, privilégier la médiation

Avec l’assimilation des techniques et une connaissance accrue du territoire, les participants au projet sont invités à proposer un rendu dans l’espace public, à la croisée de l’exposition – pour proposer des formes d’expression pérennes à des lieux en mutation – ainsi que des visites
des quartiers entre habitants et contributeurs du magazine Fragil. La volonté forte du projet est d’amener les jeunes à questionner leur territoire et pouvoir l’investir par le biais du multimédias et des outils numériques. Cartographier le quotidien et proposer des balades en mp3 pour les non-habitants du quartier, utiliser la photographie panoramique pour s’arrêter sur un lieu précis du quartier et l’explorer sont autant de possibilités pour revoir un quartier.