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Isabelle : ces âmes qui manquent à notre quotidien

Rendez vous par une froide après-midi à la Fabrique des Dervallières. Je la vois arriver, la démarche sûre et enjouée. Je salue Isabelle Perrier, bénévole à l’association L.I.R.E (Lecture Information Rencontre Ecriture) qui a pour objectif de développer la lecture et l’écriture sur le quartier des Dervallières, et y assurer l’animation de la bibliothèque E.Leroux.

Isabelle me met tout de suit à l’aise, alors on engage la conversation. Instantanément, je sens qu’il y aura beaucoup de chose à dire, et je veux l’écouter. Et l’écouter : quel plaisir ! Autant de passion, de caractère, de fantaisie et d’espoir, cela fait beaucoup de qualités pour une seule personne. Alors, voyons un peu ce qui m’a touché dans son discours.

Isabelle, que faites vous ?

Passionnée de lecture, goût initialement acquis grâce aux polars, puis étendue aux mangas, véritable passion à laquelle se livre Isabelle. La BD japonaise, c’est son dada, et elle me le fait comprendre d’entrée de jeux. Nombreux sont les auteurs de mangas qu’elle me citera, tels quelques unes des sept merveilles du monde. N’empêche que, cela fonctionne, j’ai eu envie de voir ça de plus près. Alors, je l’interroge. Cela doit être fantastique pour un enfant d’entendre parler Isabelle de la lecture de cette façon ? « Parfois je leur transmets l’envie d’aller plus loin dans certains livres, mais parfois je leur fais un peu peur aussi ! »

Moi, malgré tout, je pense qu’une telle personnalité dans L.I.R.E, ça donne envie, justement, de lire. Son rôle exact dans l’association : Isabelle est la pour informer, discuter et aider chacun dans sa démarche de lecture. Entre animation et gestion de la bibliothèque, Isabelle privilégie aussi le rapport direct, lit des livres, aide aux devoirs…Elle est une présence à l’écoute et disponible lorsque l’on a envie. Parfois, elle va plus loin, et se surprend à conseiller aux petits comme aux plus grands des bouquins, entrainée par sa passion du livre, toujours… Et de main en main, le livre passera. Parce que le véritable rôle d’Isabelle, c’est de transmettre l’envie du livre, l’envie de la lecture, de l’écriture. Parce qu’elle est réellement énamourée de tout cela, le message est clair, il passe tout seul : son envie donne l’envie d’avoir envie. Mais revenons-en à Isabelle. Comment en est-elle arrivée là ?

Isabelle et les Dervallières

Isabelle a investi le quartier dès décembre 2009, dans un immeuble neuf. Quartier qu’elle connaissait depuis longtemps, avec une certaine connotation d’abord, puis qu’elle avait très vite apprécié ensuite, et dans lequel Isabelle se sent bien. « Il y a une vie associative riche » me dit-elle. « Le potentiel y est énorme et la densité de population n’est pas négligeable ».

Dès lors que j’écoute avec attention les propos d’Isabelle sur sa vision du quartier, on se rend compte rapidement des défaillances qui freinent justement ce potentiel. « La population qui vit aux Dervallières est trop peu présente dans la vie associative, car peu impliquée. Il y a un énorme manque de communication qui exigerait d’être en éveil tout le temps, pour se tenir au courant de ce qui se passe aux Dervallières, or cela n’est pas possible pour tout le monde ».

Même pour Isabelle, qui pourtant essaye de participer au mieux à la vie de son quartier et de celle de Nantes. « Parfois je sors de mon quartier, je vais a Tissé Métiss, Hip Opsession , j’aime beaucoup ces événements » mais déplore le manque de visibilité, de moyens et d’initiative quant à une meilleure intensité événementielle. Au delà de son engagement à travers L.I.R.E, Isabelle est pleine d’idées, de projets dont elle nous parle avec justesse et réalisme « Le quartier aurait besoin de lieux en tous genres : des cafés, des terrains de basket, tables de ping-pongs, ou même lieux intimistes dans lesquelles les femmes pourraient se retrouver à l’heure du thé, pour palabrer. » Et à l’écouter, on s’imagine un tout autre quartier, pas si utopique que cela.

Un quartier dans lequel chaque habitant serait possesseur des lieux et y trouverait son compte, son intérêt.

Isabelle, fantaisiste ? Pas vraiment

Au cours de ma rencontre avec Isabelle, les idées défilent. Ce qui est rare avec elle, c’est que n’importe quelle idée semble possible, aussi originale soit elle, on ne se perd jamais dans les méandres de projets sans fond et sans fin. « Il nous faudrait des crieurs de rues, qui annonceraient, tel un journal, les nouvelles brèves du quartier, les naissances, les mariages, les évènements du quartier. Cela permettrait de créer la vie dans le quartier, et de fédérer les gens, petit à petit, autour d’annonces rigolotes ! ». Je ne sais pas pour vous, mais moi je trouve l’idée plutôt pertinente.

Au bout d’une heure et demie de discussion rythmée par la personnalité vive, la voix enjoué et les yeux rieurs et pétillants d’Isabelle, nous sommes obligées de nous quitter. J’en aurais bien vu et entendu plus…Ah, vous aussi ? Bien, alors, je vous invite à vous rendre au plus vite à la bibliothèque E.Leroux, aux Dervallières, dans laquelle vous pourrez rencontrer les bénévoles de l’association L.I.R.E, et si vous avez de la chance, vous pourrez écouter Isabelle vous parler de livres en tous genres, ou même partager la passion des mangas à ses côtés !

Pauline Bataille

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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