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Daniel : l’homme-idée du quartier

Né à Troyes de père kabyle de mère française et issu d’une fratrie de 5 enfants, Daniel Tansaout a d’abord vécu 17 ans en Algérie en exerçant divers métiers d’aide comptable à dessinateur en bâtiment en passant par employé de restauration. Puis il s’est établi à Nantes il y a 16 ans dans le quartier des Dervallières. Très attaché à son quartier d’adoption et fortement investi dans le tissu associatif local, c’est tout naturellement qu’il a obtenu le poste de médiateur social avec la CLCV (Confédération du Logement et du Cadre de Vie) voici 5 ans. Dans ce cadre, il a mis en place plusieurs projets tels que le compostage des jardins sous diverses formes et une exposition relatant l’histoire du quartier depuis les années 50.

Un engagement de longue date

Daniel Tansaout connaît très bien les habitants, leurs difficultés et leurs besoins. Cette connaissance, il l’a acquise sur le terrain, par son engagement dans plusieurs associations du quartier, et notamment à la CLCV. Cette association existe depuis 1952 et est forte de 500 groupes locaux. Il est adhérent et militant bénévole de la première heure. La CLCV défend les consommateurs et améliore la qualité de vie des habitants.

Il répondait donc parfaitement aux critères demandés pour le poste de médiateur social qu’il a occupé de 2005 à 2010. Selon ses propres mots, il s’agissait surtout de « reconstruire le lien », d’être un « guide dans la résolution d’un problème », en fonction de la situation des personnes qui font appel à lui.  Lors des permanences, il recevait les usagers dans les locaux du pôle associatif, 18 Bis rue Charles Perron.

Daniel Tansaout a toujours été un empêcheur de tourner en rond, pour imaginer une foule de projets sur le quartier.

Aux écoles qui ont une cantine scolaire, il a proposé, en partenariat avec le pôle sciences Séquoia, un composteur pédagogique. Il anime un atelier intitulé « Le trésor du compost » en direction des enfants des écoles primaires sur le temps scolaire  ainsi qu’à l’occasion de manifestations tels que le forum de la science et la fête des sciences.

Une conscience écologique et citoyenne

Avec pour but de rendre chacun acteur et responsable de son environnement, huit bacs à compostage collectif ont été installés rue Renoir, près de la crèche Chlorophylle et sur trois autres sites, ceci à l’initiative d’habitants, de la CLCV et de l’association Bouge Lezarts et en partenariat avec Nantes Habitat. Les habitants ont des seaux à leur disposition pour qu’ils puissent stocker chez eux leurs déchets verts avant de les porter dans les bacs. Cinq tonnes ont été exploitées jusqu’à maintenant aux Dervallières. A l’issue du marché hebdomadaire, les bénévoles embarquent plusieurs cageots de fruits et légumes abîmés devenus impropres à la vente, les fanes de carottes et les choux-fleurs. Ces démarches visent à trier et valoriser les déchets en leur donnant une seconde vie en compost qui sert d’engrais naturel pour les massifs aux pieds des immeubles et pour les créations des jardiniers de Nantes Habitat.

Pour lutter contre les dégradations des cages d’escalier et pour que les halls restent en bon état, il a eu l’idée de proposer aux habitants de créer un mini-jardin dans leur hall afin de développer le vivre-ensemble et la solidarité entre voisins. Les habitants, enfants et parents, sont chargés d’acheter les plantes et semences pour composer un potager (tomates, pommes de terre et arbres fruitiers) et de les entretenir. Mr Tansaout souhaite associer à ce projet les jeunes qui sont accompagnés dans leur scolarité par l’association les « Deux-rives ».

Daniel Tansaout veut créer des jardins familiaux dans le quartier de la Contrie d’ici deux ans.

Une exposition sur l’histoire du quartier

Dans sa main, un sac, duquel dépasse un panneau qu’il tient à nous présenter : il fait partie d’un ensemble de 6 panneaux consacrés à l’histoire du quartier des Dervallières. Dessus, une photo du manoir des Dervallières, qui fut détruit pendant le mandat du maire Mr Chautty, en 1987 car la municipalité n’avait pas les moyens de le rénover. De cette période subsistent un pigeonnier-colombier, le fronton de l’ancien manoir et les soubassements du château. C’est ceux-ci que Daniel Tansaout veut protéger des promoteurs immobiliers en obtenant leur classement comme patrimoine à conserver. Les Dervallières étaient autrefois une petite ville qui fut rattachée à la commune de Chantenay puis qui a été annexée par la ville de Nantes en 1908.

Son exposition sur l’histoire du quartier, son idée au départ, a été développée avec Isabelle Lesquer de l’association Créagir. La création des Dervallières, le peuplement du quartier (jusqu’à 12 000 habitants) et l’apparition du chômage, on retrouve 50 ans d’histoire du quartier dans cette exposition. Elle a tourné en 2006 dans différents lieux : place des Dervallières, mairie annexe, pôle social du conseil général, poste de la Contrie.

Une centaine de personnes la visitent à chaque fois. Ainsi, un couple d’anciens habitants a même fait 40 km pour venir la voir, rencontrant à cette occasion d’anciens voisins et constatant l’évolution de leur quartier. Mr Tansaout a fait appel aux souvenirs des habitants ainsi qu’aux archives municipales et départementales avec leur autorisation pour réaliser son exposition.

Cet homme débordant d’idées pour son quartier voudrait installer cette expo dans le grand escalier aux toboggans qui mène à la maison de quartier et qui compte cinq paliers, chaque palier correspondrait de la sorte à une décennie. Nous lui soufflons l’idée d’en organiser une dans la cour de l’ancienne école que Fragil et d’autres associations occupent aujourd’hui à la Fabrique Dervallières.

 

Céline Dousset

 

 

 

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