L’énergie solaire d’ici et d’ailleurs

L’entreprise Systovi fabrique chaque jour à Saint-Herblain près de 300 panneaux photovoltaïques. Ils sont exportés en Angleterre, en Italie, en Suisse et en Belgique mais pas dans les pays chauds, majoritaires en Afrique. Reportage et explications.

TEXTE : Aurélie Coinsmann et Silvaine Moreau, PHOTOS : Aurélie Coinsmann.

Un ouvrier sur la chaîne de fabrication des panneaux solaires © Aurélie Coinsmann

Un ouvrier sur la chaîne de fabrication des panneaux solaires de Systovi  © Aurélie Coinsmann

Perdu dans une zone industrielle de Saint-Herblain (Loire-Atlantique), l’entreprise Systovi est un cube noir et blanc de taille moyenne, entouré de nombreuses autres sociétés. À l’intérieur, l’atelier où sont fabriqués les panneaux solaires n’est pas bruyant, lumineux et accueillant. L’ambiance est conviviale, c’est d’ailleurs dans ce même bâtiment que sont reçus les clients.

Laurent Mimaud, 43 ans, responsable de l’ingénierie projets et du suivi clients, explique son métier : « Le support client c’est tout ce qui touche à l’avant-vente. C’est conditionner une installation sur une toiture ou au sol, l’information technique des gens qui vont poser les systèmes et installer le système et puis la gestion du service après-vente du changement des pièces ».

Travaillant ici depuis 2010, Laurent Mimaud a pour formation la micro-technique, le génie mécanique et la biologie. Systovi fabrique tandis qu’une autre entreprise prépare, transporte, et expédie les colis. On compte environ 60 employés plus les intérimaires. La PME a vu le jour ici-même en 2007, sur une idée initiale de la société Saunier Duval (Groupe Vaillant), qui s’est retirée depuis.

Un sandwich de verre, de colle et de silicium

Des panneaux solaires côté pile © Aurélie Coinsmann

Des panneaux solaires interconnectés, côté pile © Aurélie Coinsmann

Mais comment fonctionne le photovoltaïque ? « Un panneau solaire est un récepteur solaire qui capte les rayons solaires et qui va faire de la conversion électrique grâce aux cellules photovoltaïques que l’on met, explique Laurent Mimaud, comme c’est un corps noir qu’ on expose en plein soleil et bien il capte aussi la chaleur et on récupère l’air chaud on va donc l’ injecter dans la maison pour chauffer le bâtiment ».

Les panneaux photovoltaïques sont formés de plusieurs couches, « c’est juste une réalisation d’un sandwich entre une feuille de verre, une feuille de colle et des feuilles de silicium, assemblées ensemble ». Les cellules de silicium viennent d’Allemagne c’est l’une des dernières sources de cellules de silicium en Europe. « Tous les jour ici on travaille toujours en 2×8 [deux fois huit heures, ndlr]. Chaque équipe va sortir en moyenne 150 panneaux par demi-journée soit 300 panneaux produits en tout dans l’usine chaque jour ».

Systovi exporte ses panneaux solaires « en Italie, en Suisse, en Belgique et en Angleterre principalement ». Il ne travaille pas dans les pays chauds, sur le continent africain, car « le photovoltaïque ne fonctionne pas très bien dans ces zones-là. C’est la première problématique, car la contrainte technique est que le silicium marche moins bien pas grosse chaleur. La seconde est que [les habitants] ont pas assez d’argent pour investir individuellement dans cette énergie ».

La source d’énergie la plus ancienne d’Afrique

Vu de l'extérieur, les bureaux et la chaîne de fabrication de Systovi © Aurélie Coinsmann

Vu de l’extérieur, les bureaux et la chaîne de fabrication de Systovi © Aurélie Coinsmann

Si la PME herblinoise n’exporte pas en Afrique, le marché plus large du solaire se développe de l’autre côté de la Méditerranée. C’est l’énergie renouvelable la mieux connue du continent. Elle est utilisée depuis très longtemps pour sécher les peaux des animaux et les vêtements, conserver la viande, déshydrater le produit des récoltes et évaporer l’eau de mer pour extraire le sel.

Au Botswana, environ 15 000 chauffe-eaux solaires sont installés tandis qu’au Zimbabwe pas loin de 4 000 sont utilisés. L’Afrique du Sud est aussi l’une des régions les plus ensoleillées au monde. Les tuiles solaires y sont développées, un nouveau système directement intégré au toit favorable à la production d’une l’électricité 100% verte. De Capetown à Saint-Herblain, le soleil fera sans doute l’énergie de demain.

TEXTE : Aurélie Coinsmann et Silvaine Moreau, PHOTOS : Aurélie Coinsmann.

 

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