Pierre Rabhi, le militant caméléon

Pierre Rabhi, Franco-Algérien de 78 ans, s’est engagé pour le respect de l’environnement et la valorisation de l’humain, en développant notamment son mouvement Colibris. Portrait d’un militant caméléon.

TEXTE : Sarah Augereau et Elisa Raoul, PHOTOS : CC Alter Eco et Claphoteau.

Pierre Rhabi chez lui dans les Cévennes ardéchoises, 2012 CC Alter Eco

Pierre Rhabi chez lui dans les Cévennes ardéchoises, 2012 CC Alter Eco

Né en 1938 à Kenadsa, dans l’Ouest de l’Algérie, Pierre Rabhi est un travailleur du bien-être humain aux multiples métiers : agriculteur, biologiste, romancier et poète.

L’homme est petit, chaleureux et affable. Il exprime son engagement dans chacun de ses livres. Plus qu’un écrivant, cet écrivain – dont le vrai nom est Rabah Rabhi – défend l’être humain et l’écologie : il aimerait que les hommes soient plus respectueux de l’environnement en changeant le système économique. “On peut manger bio, recycler son eau, se chauffer à l’énergie solaire et exploiter son prochain. L’agroécologie doit être une alternative sociale”, affirmait t-il au journal Libération, en 2014.

Grâce à son enseignement sur l’autonomie alimentaire des populations, il est aussi reconnu expert international pour la sécurité alimentaire. Dans son ouvrage : « La puissance de la modération » (éditons Hozhoni, 2015), le septuagénaire écrit : « Apprenons à découvrir la puissance et la beauté de la modération, chantée par les sages de tous les temps. Il ne s’agit pas de régresser ou de manquer, mais au contraire, d’assurer notre subsistance et de vivre dans l’équilibre et l’harmonie. »

Le mouvement Colibris

Des colibris au Costa-Rica, 2013 CC Claphoteau

Des colibris au Costa-Rica, 2013 CC Claphoteau

En 2007, Pierre Rahbi créé l’association Colibris, qui prône un nouveau projet de société écologique et solidaire, en s’appuyant sur la sobriété, l’autonomie et le partage. Le nom lui-même est tiré du légende amérindienne, selon laquelle chacun doit faire sa part du travail, aussi petite soit-elle.

Le mouvement rassemble « tous ces individus qui inventent, expérimentent et coopèrent concrètement, pour bâtir des modèles de vie en commun tout en respectant la nature et l’être humain », selon le Franco-Algérien. « C’est en nous que doit se réaliser le changement que l’on désire voir dans le monde » . Militant caméléon ou opiniâtre colibri ?

TEXTE : Sarah Augereau et Elisa Raoul, PHOTOS : CC Alter Eco et Claphoteau.

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