Mbulelo Ngubombini dans l’Apartheid

Le danseur sud-africain Mbulelo Ngubombini mélange le modern-jazz, la danse contemporaine et la danse africaine. Il était à l’Onyx de Saint-Herblain (44) le 13 novembre 2013 pour le spectacle « Hommage à Abdulah Ibrahim », le plus célèbre des jazzmen sud-africains, symbole de la complexité identitaire de son pays. À son tour, Mbulelo Ngubombini témoigne à travers sa chorégraphie du multiculturalisme du Cap en Afrique du Sud et de la lutte contre l’apartheid.

Mbulelo Ngubombini, danseur sud africain représentant l'apartheid, membre de la compagnie "Ikapa dance theatre". Crédit photos: Deryck Van Steenderen.

Mbulelo Ngubombini, danseur sud africain représentant l’apartheid, membre de la compagnie « Ikapa dance theatre ». Crédit photo: Deryck Van Steenderen.

« À travers ma danse je représente l’Afrique du Sud ainsi que ma compagnie iKapa Dance Theatre qui se situe au Cap ». Mbulelo Ngubombini s’est inspiré de cette ville pour sa représentation « Hommage à Abdullah Ibrahim » organisée dans le cadre de Transcendance, la biennale de la danse en Loire-Atlantique.

Le Cap semble respirer une grande diversité interculturelle et le métissage: un nouveau visage de l’Afrique du Sud qui contraste avec son passé politique de ségrégation raciale, l’« apartheid ».

L’apartheid: lutte de toute une vie

À travers sa danse, Mbulelo Ngubombini a choisi de représenter artistiquement l’apartheid. Ce système politique, aboli en 1991, visait à séparer les Blancs des Noirs en Afrique du Sud, et plus intensément encore au Cap. Une forme de ségrégation très violente, qui a impliqué des massacres de populations noires sud-africaines.

Le principal acteur de la lutte contre ce système à été incarné par Nelson Mandela. Les gestes de Mbulelo sur scène, à l’exemple de ses mains liées, transcrivent la souffrance issue de l’apartheid.

La danse moderne-jazz et contemporaine, danses représentatives

« C’est la première fois que l’orchestre se situait sur la scène, qu’il jouait en direct avec moi, c’est un sentiment incroyable de ressentir la musique. Elle me guidait dans mes pas ». Mbulelo pratique essentiellement la danse modern-jazz qui se base sur le corps pour exprimer des sentiments.

Elle est dite « dans le sol », c’est-à-dire avec beaucoup de pliés. Pour ce premier travail ligérien, le danseur est formel « c’était une expérience incroyable ».

Pluie d’applaudissements à l’Onyx

Sa représentation est forte en émotions. Surprenante par sa gestuelle dynamique, renforcée par l’orchestre jouant donc sur scène avec lui. Mbulelo Ngubombini est entré sur scène après 20 minutes de jazz et sous une pluie d’applaudissements. Une heure trente de spectacle durant laquelle aucun moment ne laisse place à l’ennui.

Le danseur joue avec la lumière, avec ses gestes fluides, il occupe à lui seul tout l’espace. Une performance scénique particulièrement époustouflante à la teneur très actuelle avec la mort récente de Nelson Mandela, père de la « Nation arc-en-ciel » et symbole de la fin de l’apartheid en Afrique du Sud. Pour perpétuer cette mémoire, Mbulelo Ngubombini continue de danser, inlassablement.

Par Juliette Neveu et Cloé Giraudet du lycée Nicolas Appert à Orvault, Crédit photo: Deryck Van Steenderen.

Pin It

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *