Marie-Cécile Corbières © Par Emeline Bronner-Huard, Camille Desalle, Agate Joyeux, Léa Nicoleau et Laurine Pichon

Orvault, territoire entre césures et dépendances

10 juin 2013

Orvault, est une commune qui se situe à côté de Nantes, dans le département de la Loire Atlantique. Les premières mentions d’Orvault remontent à l’an 850. Elle était connue sous le nom d’Ormedo, mais cette dénomination a été déformée au fil du temps. La commune est aussi connue sous son deuxième nom, Vallée d’Or au Val d’Or. Se sent-elle libre par rapport à Nantes, l’envahissante ? Quelle est vraiment l’identité d’Orvault, que signifie être Orvaltais ? Enquête.

« Au cœur de la région des Pays de Loire [sic], sixième ville du département de Loire-Atlantique et la cinquième ville de l’agglomération nantaise » selon les prospectus officiels, bienvenue à Orvault !

Rendez-vous était pris avec Mme Marie-Cécile Corbières, sous une bruine de décembre, au grand château de la Gobinière, lieu culturel à l’allure originale et moderne (lire ci-dessous). Âgée de 67 ans, fâchée avec les chiffres, l’ancienne proviseure adjointe au lycée public Nicolas Appert d’Orvault . Elle est aujourd’hui élue – de centre-droit – en charge de la culture à la mairie d’Orvault, après l’urbanisme entre 2001 et 2008.

Qu’est ce qu’Orvault selon elle ? C’est surtout « sa médiathèque », en construction. Mais encore ? « Une qualité de vie, car c’est la ville à la campagne, il y a le calme, l’aération d’une ville, mais en même temps la proximité avec Nantes », très pratique selon ses dires. Mais sa médiathèque revient au galop, « C’est mon dada c’est vrai ! J’espère que vous viendrez la voir ! »… 

Orvault © Par Emeline Bronner-Huard, Camille Desalle, Agate Joyeux, Léa Nicoleau et Laurine Pichon

Pour venir la voir, il faut donc se rendre à Orvault, au nord de Nantes,  une commune de 25 000  habitants située à cheval sur le périphérique nantais et envahie par l’urbanisation galopante de la métropole nantaise avec ses 550 000 habitants. D’ailleurs la ville d’Orvault n’est-elle pas écrasée par Nantes Métropole ?

Directement, la réponse de Mme Corbière fuse, la question étant soi-disant inutile : « Orvault se sent libre » par rapport à la communauté urbaine de Nantes. L’élue ajoute quand même que l’indépendance politique de la commune ne signifie pas autonomie économique et financière. De fait, Orvault ne peut être dissociée de la métropole nantaise car la commune a vu sa population augmenter considérablement dans les années 1960, en partie grâce à la construction de plusieurs lotissements. Orvault perçoit d’ailleurs une dotation globale financière de Nantes Métropole. La ville n’est pas « individualiste » mais « holistique » (ce qui veut dire solidaire avec les communes avoisinantes) nous précise notre interlocutrice.

Le périphérique nantais divise Orvault en deux parties : Orvault bourg et Orvault sud. Sur une carte, Orvault a la forme d’une tête de cheval, la coupure se trouve au niveau du « museau », séparant les deux zones. La plus grosse partie urbaine se situe au sud,  plus proche de Nantes, elle est largement plus peuplée qu’Orvault bourg. A Orvault bourg,  la tendance est plus agricole, « entre sept et quinze producteurs laitiers » avance Marie-Cécile Corbière. En réalité sept selon les services de la mairie. Chiffre qui prouve bien qu’Orvault bourg est une zone plutôt rurale bien plus qu’urbaine.

La population âgée de 60 et 75 ans est majoritaire dans la Vallée d’Or, les jeunes sont donc en minorité. 52% des habitants sont des femmes, 48% des hommes.

Marie-Cécile Corbières habite elle Orvault depuis maintenant 18 ans mais ne se sent pourtant pas « Orvaltaise pure et dure ». Elle a l’impression d’être nouvelle dans cette commune qui s’étend au fil des années, faisant de son mieux en tant qu’élue pour rendre Orvault plus agréable à vivre – avec sa médiathèque par exemple ? – à défaut de mettre en avant l’identité de la commune. Pourtant le territoire regorge de lieux symboliquement forts…

La statue du lycée Nicolas Appert : un abri peu commun

Orvault © Par Emeline Bronner-Huard, Camille Desalle, Agate Joyeux, Léa Nicoleau et Laurine Pichon

Fréquemment appelée « la mouche » ou encore « la mappemonde », la statue présente devant le Lycée Nicolas Appert est en quelque sorte un symbole pour la ville d’Orvault. L’œuvre, représente le monde, les continents et leurs mers, sous une forme plutôt originale et moderne. Elle a été construite dans le cadre du 1% artistique, c’est-à-dire l’affectation d’un pour cent du coût des travaux de construction d’un bâtiment public à la réalisation d’une ou plusieurs œuvres d’art conçues pour le lieu qui les accueille. Malgré sa présence devant le lycée, cette mappemonde n’appartient pas à l’établissement, mais à l’agglomération nantaise. Si les représentants de cette dernière décident de la retirer, ils le peuvent. Cette sculpture sert souvent d’abri pour les lycéens ou pour les manifestants. Avec le temps, elle s’est oxydée et a été décorée par les tags des jeunes Orvaltais, mais elle reste tout de même un symbole de la ville.

L’arrêt d’Orvault-Morlière : un lieu de transit

Orvault © Par Emeline Bronner-Huard, Camille Desalle, Agate Joyeux, Léa Nicoleau et Laurine Pichon

Orvault-Morlière est le nom donné à l’arrêt le plus imposant d’Orvault. Ce dernier a été conçu afin d’accueillir les cars, bus et tramways. Beaucoup de lignes s’y croisent – bus 54, 73, 80 et 90;  tramways ligne 3; cars 20, 22, 50, 59 et 71 – ce qui rend cet endroit très actif. Il se situe près des commerces et des établissements scolaires des villes d’Orvault et Saint Herblain. De ce fait, l’arrêt est primordiale pour la population orvaltaise. On y trouve en permanence beaucoup d’usagers.

Le château de la Gobinière : un domaine majestueux

Orvault © Par Emeline Bronner-Huard, Camille Desalle, Agate Joyeux, Léa Nicoleau et Laurine Pichon

C’est en 1872 que deux propriétaires d’un ensemble de tanneries décident de construire le château de la Gobinière ainsi que ses dépendances. Appartenant sur plusieurs générations à la même famille, le dernier héritier, répondant au nom de Félix ne peut plus assumer les charges de cet immense domaine, il est alors contraint de mettre en vente le château. En 1976, Michel Baudry, qui est alors maire, convainc le conseil municipal de racheter le domaine – aujourd’hui, le parc qui entoure le château porte son nom. Mais en 1987, un incendie se déclare dans la charpente et ravage le toit et le dernier étage. Le château est aujourd’hui considéré comme un lieu culturel aux multiples facettes, il jouxte désormais une salle de théâtre et un atelier d’art plastique (voir ci-dessous).

Le théâtre de la Gobinière : la fusion de l’art…

Orvault © Par Emeline Bronner-Huard, Camille Desalle, Agate Joyeux, Léa Nicoleau et Laurine Pichon

Le Théâtre de la Gobinière, est une salle de 203 places. Remplaçant les anciennes écuries du château, le petit théâtre est le lieu de spectacles, conférences et auditions de l’école de musique. Des soirées jazz, chansons et contes sont aussi proposées toute l’année dans la petite salle « Le pigeonnier », située aux côtés du théâtre.

Le Hangar : …et de la convivialité

Orvault © Par Emeline Bronner-Huard, Camille Desalle, Agate Joyeux, Léa Nicoleau et Laurine Pichon

Derrière l’atelier d’arts plastique, se cache en réalité une association “Les Ateliers de la Gobinière”, créée en 1978 et financée par la ville d’Orvault. Ces ateliers de créations sont ouverts à tous (enfants, adolescents et adultes). Situé au cœur de la Gobinière, dans une ancienne grange, c’est aujourd’hui 500 membres qui profitent des activités proposées. 12 bénévoles se relaient, pour organiser et mener à bien la vie de cette petite association, de ses auditions et de ses cours et ses stages. De plus, 11 autres animateurs diplômés ont été embauchés.

Par Emeline Bronner-Huard,  Camille Desalle, Agate Joyeux, Léa Nicoleau et Laurine Pichon

Photos © Emeline Bronner-Huard,  Camille Desalle, Agate Joyeux, Léa Nicoleau et Laurine Pichon

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